jeudi 4 octobre 2007

autre-cas

autre-cas
( extrait )







Chopin, Schubert, Schuman, chaussures, Schoenberg,

Berg, cri, souffle, loup, typhon, faon, forêt, cailloux,
soupir, montagne.
Femelle, fêlure, fente, sirène, chant, fée,
marine, mer, médiateur.
Membre, violeur, miche, son, typhon,
murmure, mystère, mutation.
Mon enfance nue, ma mère, tisserande du mot multiplié en moi,
apprends-moi le silence.

Tout n’est qu’un résidu de cendres.
Leurs mémoires nous sèchent de l’intérieur.

Lèche ma main, goûte enfin à ceux qui ont brûlé en toi.

La raison veut se tenir debout.

Laisse la beauté te frapper en plein front,

Que sa lumière soit jaune comme les lichens !

Je noie mon regard, la poussière est définitivement consumée.

On arrive au terme de l’incantation et de son mystère.
Je saute à pieds joints dans l’abîme, aucun cri ne se fit entendre,

aucun oiseau ne fut troublé en son sommeil.

Garde tes mots, mes mouchoirs sont pliés,

Le silence sera mon espace d’accueil.

Aucun message ne tombe à nos pieds.
Le livre a enfin fleurit.

Sachez que ma tristesse n’est pas un reproche

et qu’un seul œil

Suffit pour voir juste.

La peur n’est qu’une trace de doigt autour de la gorge.

Il y a aussi des gestes qui tuent.

Aujourd’hui nous vivons une mort automnale.
Là-bas il y a un arbre qui porte mille prénoms.
Le relief de son écorce s’est imprimé sur nos poitrines.

Une cicatrice immense se lit du bout des doigts.

La tendresse est devenue un mot indécent, le corps a rougi.

Je nomme la tragédie, je roule son récit autour

de mon poignet et puis je frappe l’arbre.

Mes os se brisent, ma colère est vaincue.

Notre tremblement est une mémoire attachée

au corps d’un chien battu.
Nous avons cuit notre peau d’homme

dans lumière courbée du geste du tremblement.

Passons notre chemin.

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