mercredi 31 octobre 2007

cartas de amor de pedro e inez, le reste est silence



Cartas de amor de Pedro e Inez

Pedro,
Me voici prête au dernier adieu, puisqu’il allège le peuplier
de ses feuilles sombres, tardives.
Il y a des roses qui habillent ma gorge de satin parfumé.
L’odeur m’apaise et la nuit rentre en moi par la bouche
Et fait éclater ma poitrine.
Ma peur se roule à tes pieds, se cache sous la terre que tu parcours.
Je suis l’oiseau poursuivi par les chiens d’un roi qui ignore tout de la passion.
Un insecte apeuré et ses ailes me crucifient à un destin
qui s’écrit par-delà un lit de pierre dentelée.
Je demande au vertige de ne pas rougir l’eau de notre fontaine,
qu’il tarde de le faire.
Le quart de lune décroisse encore sous le lourd
témoignage de ce crime.
Il est le seul témoin de cet abandon.
L’adieu est l’oraison que je répète au temps qu’ils me volent,
à la vie qui me reste.
Ma bouche ne bouge pas, elle boude.
Pedro, ne laisse pas la trahison lever le poignard qui menace ma quiétude.
Reviens et protège-moi de tout ce qui me tue.
Fais-vite, le diable me colle son pas, il me glace le visage de ses doigts impairs.
Inez, Paris Juin 1997

cartas de amor de pedro e inez


Carta de amor de Pedro e Inez






Pedro,
Neste refugio onde a solidao é uma porta que nos fecha a boca,
o meu pensamento todo te é oferecido.
O silêncio testemunha desse dom e a meu recolhimento nele.
Nao quero ver para além do teu corpo que me acolhe e onde me escondo,
nele encontro e bebo o mel do meu consolo.
Para quê este sofrimento que me tolhe a alma,
alagando os campos do Mondego
de tanta lagrima e dor ?

Para onde correm as sombras que caminham neles ?
Julguei mal a minha força, o cansaço fez-me prisioneira
cosendo-me a este espaço onde me guardas do mundo.
Adeus amor, o meu peito jà nao chora de te ver partir
e o meu braço é uma asa desprendida que te acena lentamente.
Senhor, eles jà me mataram antes do punhal.

Inez, Paris, Fevereiro 1994

samedi 27 octobre 2007

Le reste est silence


Le reste est silence
( la ronde heureuse devant le public ) Fondation Gulbenkian , Paris.

Le reste est silence


Cartas de amor de Pedro e Inez

Première lettre :

« Depuis que vous êtes parti la fontaine des amours c’est tarie.
Ici tout est devenu lent étiré. Les pierres s’enfoncent dans le marais

honteuses de porter votre oubli.

Sur les murs se dessinent des routes griffées, poreuses.
J’y vois couler des larmes.
Aujourd’hui le soleil blesse mes yeux de sa lumière trop vive.
Je me cache dans la forêt, elle me parle, me caresse la peau.
Près de la carrière mon arbre frémit.
Je pose mon front sur son écorce, le sève monte, ma langue l’accueille.
L’amour attend votre retour pour faire jaillir l’eau à nouveau.
les seins des femmes pointent déjà, des mains se serrent.
Autour de la source un peu de mousse verte grouille de vie et de joie.
Tout bouge en cadence et m’annonce l’évanouissement du jour.
Je vous quitte, le crépuscule envahi la plaine et la maison,
notre maison, est un temple éteint.

Inez, paris, août, 1994

vendredi 26 octobre 2007

Le reste est silence



Spectacle présenté au Portugal et à Paris pendant l'année Inesiano,
les 65O ans de la morte d'Inez de Castro la Reine Morte.
D.Pedro- david weiss
Martin, o bobo- guy segalen
La nourrice- au Portugal antonio laginha,
Paris, martine vinsani.
L'auteure- bernadette hildeilfinger
Ineses...emerentienne dubourg, anne savina, lidia martinez
textes- eduarda dionisio, lidia martinez.
création lumières- patricia godal,
paysage sonore- thierry jousse, emanuel balzani, lidia m.
costumes, éléments scèniques- lidia martinez
manteau de D.Pedro- véronique dandekar
vidèo- kader ramhany
photos: véronique dandeker, guy vivien
merci à tous...
obrigada a Jorge Sampaio e os amigos de Pedro e Inez,
quinta das lagrimas.
merci à monsieur le directeur de la gulbenkian à Paris, joao pedro
garcia et madame de Vasconcellos,
ainsi que josé manuel esteves et adelaide cristovao,
colloque à Nanterre.

dimanche 21 octobre 2007

le reste est silence


- ( ...) Perdoo-te porque jà esqueci, nao posso fazer de outra maneira; Degolaram-me. Nesse gesto tudo se cristalizou. A morte ficou presa à lâmina e deu-me volta ao pescoço, cortando-me. Fiquei presa a esse instante e tudo foi precipitaçao, maos doridas e sangue a jorrar. Devo ter caido no chao com a cabeça inclinada, os olhos ainda a ver. Deixaram-me ali aberta à noite com o ventre cheio de uma pequenina morte. Nao te lembras? Morremos todos juntos nessa noite. Nao sei se estava escuro por dentro ou por fora, so agora me sinto toda e vazia . Nada importa mais. O perdao nao é para a aqui chamado. Arruma o novo saber com ele e deixa que me liberte deste frontal destino a que me forças-te. Pedro: - Talvez possamos agora experimentar o caminhar lado a lado. Inez: -Talvez...se nao tiveres pressa de chegares a lado nenhum. Pedro: Daqui para diante so o instante conta. Inez: - Isso lembra-me algo de santo! Pedro: - Ouves o acordar do novo mundo? Inez: -Ouço-te a ti e a mim, nada me soa estranho. Pedro: - O ressoar de todos os passos me doem no corpo. Nao ouves os gritos de alegria e as preces de bem-haja? Inez: - Nao sei se vou gostar de viver numa eternidade fora da pedra, desprotegida andei eu quando te amava. Se calhar prefiro esconder-me em caixas, ser perfume de rosas e um lenço de linho com o teu nome bordado. Assim uma coisa que se pode perder no bolso do casaco. Deixa-me percorrer cega a brancura da luz que enxergo. Ser so ela e mais nada, é a essa a libertaçao a que anseio, jà que tanta escuridao me fechou a cara. Mandas-te escrever na pedra " Até ao fim do mundo", agora jà là chegamos. A partir de agora vou por ai cumprimentar a obra divina. Pedro: - Entao a partir de hoje fica tudo por escrever."(...) " o resto é silêncio " extracto, LM 2005

samedi 20 octobre 2007

deux sur le perchoir


DEUX SUR LE PERCHOIR
(suite)

- Pourquoi serais - tu le premier ?

- Pas de raison, c’est pour ça qu’on est amis.

- On est amis ?

- Peut-être pas.

- J’aurais préféré manger un ami.

- Je ne suis pas encore tombé du perchoir.

- Je te promets de faire tout pour te sauver.

- Oui, pas moi.

- Je sais, tu aimes les voir voler, tu dis ensuite

que tu regrettes.

- J’aime bien garder des souvenirs heureux.

- Le sang sur ta chemise, c’est triste, non ?

- Ca me fait pleurer de joie.

- On pourrait tenter l’abandon à la mort.

- Qu’est-ce que ça veut dire ?

- Pendant la guerre on a laissé mourir de faim

les fous dans les asiles.

- Je ne veux pas écouter.

- C’est la vérité.

- Combien ?

- Autour de quarante mille.

- On les a mangés ?

- N’importe quoi !

Non, on les a lobotomisés, électrocutés,

fait des expérimentations dessus…

mais non, ils n’ont pas mangé les fous.

- Et alors ?

- Alors, rien.

Ils les ont affamés.

- Comme nous.

- Pire, je crois.

- La faim c’est toujours moche.

On oublie même que l’on a eu une mère,

des jouets et un papa le soir tard,

qui nous bordait dans le lit petit et chaud.

- T’as eu tout ça toi ?
- Je ne sais plus.

- Tu as dû lire cela dans une revue.

- Je lis très mal quand même,

néanmoins, je pense juste.

- Donc les infirmières de l’asile…

- Oui, la petite brune aux urgences…gentille.

- Non, pas ça, écoute…

- Alors, c’est celle qui t’a piqué aux fesses

pour le vaccin contre la rage.

- ça c’était à cause du renard.

- Oui, je sais.

- Un chien roux, égaré, comme nous trois.

- On est deux, non ?

- Aujourd’hui nous sommes encore deux,

mais à l’époque…

- Anna ?

- Oui, Anna.

- Elle me tenait la main.

- Et le renard lui, chassait les poules.

- Si tu veux.

- Jamais je dirai, le mot que tu attends.

- Lequel ?

- Pardon.

- Tu l’as dit.

- De la bouche, c’est assez pour te faire plaisir.

- Alors les infirmières, les médecins,

se partageaient le dernier éléphant

du zoo de Vincennes !

- Enorme !

- Haché menu.

- Trop dur.

- Trop nerveux ?

- Malade.

- Et très triste.

- Gris cendre.

- Souris.

- Une grande peur devant l’inconnu.

- Le petit qui chasse le gros.

( chuchotements )

- Ecoute !

- Quoi ?

- La nuit tombe sur mon visage, oblique.

(lm)

jeudi 18 octobre 2007

douces figues, mots amers


Quand la lampe éclaire la pièce, surgit alors la clairière.
Ceci n'est pas un cri, ceci n'est pas une figue,
ceci n'est pas Antigone...
Dos figos doces escorrem assassinas palavras.
Le fruit est chose, ma nuit, percée d'étoiles,
tous deux se préparent à recueillir l'aveu.
" ...eu o encontrei na noite por acabar ainda
furado pelos bicos das aves de rapina, no apodrecer que é a alegria do tirano que te fez nascer "
eduarda dionisio
" falas ao amante nao esquecido "

mercredi 17 octobre 2007

la catharsis de l'amour











la catharsis de l'amour
résidence à Centa, 2002

QUIETA!














QUIETA!

d'après un tableau
de Paula Rego

mercredi 10 octobre 2007

duas frases do daniel


duas frases do daniel abrunheiro, poeta
" mulheres dormindo como gardénias apeadas"
" andorinhas crianças ao sol de um patio "

un tas devant moi (extrait)

un tas devant moi

personnages A et B.A est assis derrière « le tas « , on entend sa voix.
B est derrière, fond de scène et bouge dans l’ombre.



B - ça commence, ça va commencer, c’est bon, c’est fait.

A – je suis derrière, à ma place.

B – je l’entends.

A – un tas de mots me brouillent l’esprit,

j’ai les mains libres pourtant.

B – je reconnais ta voix.

A – je suis la voix, les choses qui m’entourent sont à leurs places.

B – je ne me souviens pas de leurs noms…Hum…sniff…ça sent

quelqu’un ici, ou son pull, c’est pareil.

A – est-il mort ? est-elle ici avec nous ?

B – sniff…hum, je ne sais pas, non…il ou elle était … sniff, sniff…

je me souviens, un soir je me suis couché sur lui, ou sur elle…

hum, sniff, enroulé au plus profond de son corps, de son tricot gris.

là où son dos suait le plus, je m’en souviens.

au creux de sa nuque, dans son col, hum, sniff.

il ou elle , ensemble dans le tricot de ses laines.

A – je les sens aussi, vivants, filés dans leur sueur

au plus près de leurs nuques.

B – tu me répètes.

A – je suis la voix .

B – je l’entends, je creuse ce dos vide où je me loge.
ma carcasse est fragile et se meut sans aucune pensée.

j’ai besoin de ta voix pour balancer mes os sur la table

comme des amulettes pendues au vent.

A – tu n’es pas humain, si ?

B – j’ai oublié si jadis mon identité se formait là où naissent

les enfants, dans la poche de la mère intérieure.

ai-je bu le liquide amniotique de ma vieille mère ?

son jus était-il gris, comme moi, aujourd’hui ?

des saloperies que j’ai du engorgiter pendant

les trois fois trois mois de sa grossesse.

qui peut se souvenir de sa « vie secrète «,

de cette loge qui nous abrite du monde ?

A – je suis la voix, je peux creuser.

B – tu étais où avant ?

A - je faisais des courses.

B – qui t’a poussé à joindre les mains ?

pas pour la prière, non, mais pour écraser

le dernier souvenir du bonheur

rendu après la caresse…

A - c’est quoi une caresse ?

B – creuse ton souvenir et le mien. je ne suis plus de chair,

je suis un musicien qui joue ses os sur la table.

A – comment est-elle la table ?

B – petite, unijambiste malgré les trois tacots rafistolés

en guise de pieds.
- Chaussée d’une botte de l’armée, un souvenir d’un soldat…
sûrement un héros.
A – pardon ?
B – obligé.
A – tu as regardé dans ses poches ?
B - …non. ça alors, non !


Fechar a boca




Desalojar-te.
O que nao sai da parte de tràs do peito.
Arrancar o pé.
Nao ter medo de correr junto a ti.
Olhar o rio e nao ver o mundo que o envolve.
Estar absorta no piscar de olhos.
Passar ao lado de proposito.
Ver, ver, ver!
Fechar a boca.
Alargar o sorriso, despedaçar as lagrimas.
O mar solta na praia um pedaço de madeira,
forma de peixe, olho morto…
escamas alteradas e tumores em vez de guelras.
Sinto um cansaço naquele bicho imaginario,

uma quimera seca com a boca preta e o rabo cortado.
« - Que estranho ! disse, e lanço o pau às cegas."

dimanche 7 octobre 2007







Dernière lettre amour d’Inez à Pedro
( extrait )

Pedro,
Je me déshabille auprès de la fontaine
et j’écoute le merle enrouler son chant,
dans la force désobéissante du fleuve.
Il court caressant le flanc des berges.
Aiguë est le cri du paon qui se promène
aux alentours.
Etrange la beauté qui m’entoure.
Il me semble voir tout décollé du monde.
Une poésie scandaleusement nue et obscène
dans sa cruelle beauté.
Je vis maintenant et je peux mourir
de suite.

les harengs poussent par la tête











" il faut beaucoup de temps pour devenir jeune ",
( ...) l'abîme me regarde, j'écoute.
Le monde est en nous , il est à l'intérieur de nous,
il est sans fond.
Dévorer, dévorer sans cesse, sans que la métamorphose
fasse de nous un papillon à la nuit brève, bis "

les harengs poussent par la tête

samedi 6 octobre 2007

les harengs poussent par la tête

Le reste est silence


Le Reste est silence
( extrait)
Le bouffon, o bobo, Martin, chante la berceuse

en se frayant un chemin parmi le public.

Ensuite, après le chant, il va vers la chaise

du Roi et prend le sceptre.

Il joue autour et avec le public.


Martin :

- Je suis né triste, c’est chose rare pour un bouffon.
Ma tristesse vous fait sourire.

- Cet amour est un tourbillon d’étoiles !

- Des ailes, il me donne des ailes –

- il fait semblant de voler, sur la pointe des pieds il regarde le ciel.

- Demandez à Dieu, qui est le Roi Saudade !

- Il est le premier, le seul à placer le froid jouet de la mort sur un trône.

- Tout autour de lui reflète Inez, chaque arbre connaît la grâce de son abandon.

. Elle est le papillon de nuit pris au piège d’un pli de velours

au bas du manteau royal, un bijou greffé sur de la dentelle usée.

Ah, ah, je sens vibrer ses ailes au creux de mon pauvre cœur de bouffon !

Mon bon Roi … Pedro le « Justicier « , le « Cru «,

le jouisseur, le veneur, mon jumeau !

( Il tombe au sol ).

- Vous êtes tous venus et n’osez rien dire…

- ( il se lève ),

- regardez, regardez son chagrin dans mes yeux…

- oui, oui… vous craignez cette douleur qui assombrit mon regard.

- Sa folie et ma bosse s’accordent, elle grossit mon dos,

- elle m’habille pour la dernière des nuits.


Entre roi, D.Pedro, Martin s’adresse à lui :

- Oh, mon bon roi donne-moi du pain, du pain, je tombe!

-

- Pedro prend sa main et lui dit :

- Comme tu as maigri mon pauvre Martin, ta bosse te pique le dos…

- Martin :

- - De nous deux tu es le plus fou, le plus bossu, le plus malheureux.

- partage mon pain et mon agonie.

- Brise ton cœur de pierre et allons mourir auprès du peuplier,

- où la reine est enterrée.


Fin du monologue, le bouffon vient chercher le roi.


Le cirque est la maison du roi.

Le roi fui t incliné… il reste petit vu d’ici.

Moi je continue de désobéir au vent !

Je sais que la grande douleur est muette

et que chaque nuit possède son manteau.

Les hirondelles ont choisi cette nuit

pour trisser autour de la tombe d’Inez !

HI, HI, HI, HI, HI !!!!!!!

Son royaume s’est perdu dans le brouillard autour du Mondego.

Les spectres de la cour suivent la procession macabre.

Hallalis, Hallalis !!!!!!!!!!!

Préparez les faucons, nous allons chasser,

Une si bonne compagne pour l’éternité. la Saudade

Hallalis, hallalis….



Suit la berceuse et le thrène.


L’auteur dit un petit texte sur D.Pedro :



Dernière phrase de l’auteur :

( … ) Pedro s’habille pour l’ultime parade et déjà l’oiseau se meurt par la bouche «.


Le personnage du bouffon s’habille en roi.


Le bouffon, Martin :

- Ah! Le vent, sentez, sentez ce vent qui vient ce soir nous visiter.

Il nous glace le sang et nos pieds frappent en cadence la pierre humide.

C’est un baiser de nuit qui nous surprend, il glisse ses ailes froides

sur une main décharnée !

Aie, aie, aie … Inez se balance entre deux mondes,

son voyage prend fin au bout de cette allée.

Entre les lys vibrent des insectes pris au piège de la lumière.

Je suis celui qui a ouvert sa tombe, le temps souffre de la nuit éternelle.

Après le chœur des moines j’ai cru entendre la mer !

Oui, chaque chose regardait sa propre image,

tout devenait le miroir d’un autre et plus rien ne se fixait.

L’air sentait l’ambre et la résine, la mort aussi…


Il s’adresse à la Morte.


Dort, dort ma Reine, la quiétude du lieu te convient-elle ?

C’est moi ton Pedro, nous sommes seuls, je sens ton âme éclairant la mienne,

dans la mort tu écoutes mon désespoir.

Parler, parler, laisse ton pauvre roi te parler ;

J’ai été ton loup, le bourreau qui n’a pas su t’épargner.

Dans mon royaume tu es deux fois reine.

Tout a été bon, tout a été béni !

Ah! Coimbra était notre mère, tout a fleuri, les champs, les berges,

les places se sont remplies, le peuple te saluait.

Le fleuve éclairé par les torches s’inclinait vers nos pas qui couraient à tes côtés.

Te voilà enfin, si proche dans ton éternité de pierre !

Cet amour me fait peur, le sommeil me prend…

Inez, cette nuit nous sommes frères,

deux oiseaux morts partageant le même nid

Até ao fim do mundo.

jeudi 4 octobre 2007

autre-cas

autre-cas
( extrait )







Chopin, Schubert, Schuman, chaussures, Schoenberg,

Berg, cri, souffle, loup, typhon, faon, forêt, cailloux,
soupir, montagne.
Femelle, fêlure, fente, sirène, chant, fée,
marine, mer, médiateur.
Membre, violeur, miche, son, typhon,
murmure, mystère, mutation.
Mon enfance nue, ma mère, tisserande du mot multiplié en moi,
apprends-moi le silence.

Tout n’est qu’un résidu de cendres.
Leurs mémoires nous sèchent de l’intérieur.

Lèche ma main, goûte enfin à ceux qui ont brûlé en toi.

La raison veut se tenir debout.

Laisse la beauté te frapper en plein front,

Que sa lumière soit jaune comme les lichens !

Je noie mon regard, la poussière est définitivement consumée.

On arrive au terme de l’incantation et de son mystère.
Je saute à pieds joints dans l’abîme, aucun cri ne se fit entendre,

aucun oiseau ne fut troublé en son sommeil.

Garde tes mots, mes mouchoirs sont pliés,

Le silence sera mon espace d’accueil.

Aucun message ne tombe à nos pieds.
Le livre a enfin fleurit.

Sachez que ma tristesse n’est pas un reproche

et qu’un seul œil

Suffit pour voir juste.

La peur n’est qu’une trace de doigt autour de la gorge.

Il y a aussi des gestes qui tuent.

Aujourd’hui nous vivons une mort automnale.
Là-bas il y a un arbre qui porte mille prénoms.
Le relief de son écorce s’est imprimé sur nos poitrines.

Une cicatrice immense se lit du bout des doigts.

La tendresse est devenue un mot indécent, le corps a rougi.

Je nomme la tragédie, je roule son récit autour

de mon poignet et puis je frappe l’arbre.

Mes os se brisent, ma colère est vaincue.

Notre tremblement est une mémoire attachée

au corps d’un chien battu.
Nous avons cuit notre peau d’homme

dans lumière courbée du geste du tremblement.

Passons notre chemin.

mardi 2 octobre 2007

falas de antigona

Falas de antigona
Ali o pus e o cobri do fino po e te esqueci na nuvem clara que se levantou e posou na terra aberta,
homem que nunca virà a ser meu.

antigone


falas de antigona

falas ao amante nao esquecido

Falas de antigona,
fundaçao calouste gulbenkian,

antes que a noite venha,
de eduarda dionisio

lundi 1 octobre 2007

antes que a noite venha


falas de medeia
de eduarda dionisio

antes que a noite venha

falas de antigona de eduarda dionisio

falas da castro

antes que a noite venha





antes que a noite venha venha
trago nas maos o cheiro ao morto mais amado
regado agora de agua fresca e sagrada e do choro proibido, e é a minha vida toda que deponho nas escadas do
palàcio do teu pai.
falas de antigona