samedi 28 novembre 2009


Augustina


Dans la maison de Gustine, après les vêpres,
la lumière descend pour épouser les angles droits des armoires.
Elle boit la blancheur amidonnée des napperons et parsème d’ombres
les pieds des tables.
Un papillon fuyant sous le tapis, aidait le jour à s’éteindre.
Moi, j’attendais la nuit pour écrire.
C’est l’heure où la maison s’anime du bruit familier des casseroles et du souffle du feu.

Au milieu de la pièce, l’enfer se laissait dominer par deux mains, jetant dans la marmite,
des morceaux de viandes découpées, un chou ébouillanté à la cannelle, trois patates douces
biaisées par un couteau  infernal, un gros navet bien violet, deux feuilles de laurier, du romarin,
et ainsi le bouillon du lendemain, ne sera que plus goûteux.
Je gardais les yeux mi-clos à cause de la fumée et soumise à une telle sagesse,
j’observais.
Soudain, un rire frappa très fort contre le mur de casseroles cuivrées,
qui se mirent à vibrer.
Ma chaise bascula en arrière et fit un bruit d’arbre sec en se brisant un pied.
Voici le prodige : Augustina venait d’entrer dans la cuisine, toute nue,
ayant pour seul artifice, un petit chapeau à plumetis, couleur betterave.
Sa bouche brillait, cela lui donnait une sorte de visage achevé
sur un corps étrangement blanc.
Des fines traces de ligatures marquaient ses poignets.
Ses petites mains d’enfant avaient été maintenues en prière,
attachées par sa mère pour la punir d’un trouble des sens, quand elle avait dix ans.
On l’avait surprise se touchant devant les belles casseroles astiquées.
L’innocente ne voulait qu’explorer son petit sexe rose,
mais personne  n’a su éviter la brutalité qui a suivit l’affaire.

_ Vicieuse, lui cria sa mère et elle lui attacha ses poignets avec des bouts de draps usés.
Elle resta une journée comme ça, dos au mur, en retenant son urine,
car ce trou n’était autre que celui du diable à trois cornes.
D’ailleurs, elle sentait une d’elles lui piquer le fond du vagin.
Un sentiment de vengeance monta de ses entrailles suivi d’un soulagement.
Elle venait au bout de tant d’heures de souffrance, pissé enfin, inondant le sas
où elle fut enfermée.
L’odeur âcre de l’urine, la chaleur moite sur ses pieds l’on réconforté,  
et puis elle s'est dit, que c’était peut-être le souffle du malin, que son trou vomissait.
De peur, elle s’évanouit, depuis lors, elle garda serré dans ses poings, un secret.


Jamais elle ne se dénuda, même quand a Pacques tout le village
sortait se laver plaies et péchés dans les termes.
Une expiation collective, communale et festive.
Seule une serviette autour de la taille, cachait leur intimité.
Les femmes poussaient leurs seins entrant victorieuses dans le bain,
le brouillard pendu au bout, comme un voile humide.
Augustina, les poings crispés, une ficelle rouge roulée autour de ses doigts,
traversait le bassin en psalmodiant une litanie, à l’articulation exacte.
Elle resta suspendue à la vie, au souvenir du rêve avant le reflet dans les cuivres.
On l’avait frappé ensuite, comme si sa peau était une sorte d’instrument de musique,
où l’on ferait sortir la fausse note à force de violence.
Non, elle n’était pas muette non plus, seulement arrêtée par des lacets fortement tenus,
serrés, une petite vie étouffée par l’ignorance.
Augustina déplaçait sans cesse, le centre de sa peine.
Eh bien, aujourd’hui elle était nue devant toute une assistance,
celle qui préparait le repas du soir, ses cheveux mystérieusement disparus ,
roulés à l’intérieur de ce bibi ridicule.
Un casque de gorgone aux reflets rougeâtres, les plumetis en sus.
Elle ouvra grands ses  yeux et la bouche en cul de poule, elle se préparait

à vous réciter une parole ancienne. 
- Eh bien, accouche! répliqua sa mère, en la pointant avec sa cuillère en bois
mordue à la tache - as-tu perdu ta langue, aussi bien que tes vêtements ?
L’autre garda ce rictus labial, qui s’agrandissait comme un gouffre immense,
d’où la mer sortirait de son écume, une rage soudaine.
Mais rien ne sorta.

J’ai tenté une approche, en lui tendant mon bouquet de pissenlits,
et en les secouant sous son nez, je disais :
- Quand tu auras passée ta belle robe mauve, on ira en chercher d’autres.
Cette année elles ont goût d’amande, n’est-ce pas ?
- Mais tu es folle, ma pauvre fille, me cria ma tante, elle n’ira pas cueillir des pissenlits,
avec le chapeau de la noce à Camille sur sa tête de linotte !
Augustina, monte passer ta blouse bleue, celle du soir, va,
tu pourras garder le chapeau si ça te chante, mais pour l’amour du ciel, ferme ton clapet,
tu as l’air d’une poule qui a perdu son chemin.
Augustina restait là, blanche comme le linge de maison et puis d’un seul bond, d’un seul,
elle se jeta entière sur la table.
Ma tante poussa un cri si puissant, que le chien s’est aplati sous l’évier, comme une éponge sale.
On regardait sa queue se ramasser lentement, quand mon oncle claqua la porte d’entrée.
Il se déchaussa et n’ayant pas fait trois pas à l’intérieur, il se retourna aussitôt,
glissant et dansant sur la pointe des pieds, les yeux clos, une poule fortement étranglée
contre sa cuisse :
-Qu’est-ce qui se passe ici, ce soir ?, cria t’il - que fait-elle, Augustina, 
notre betterave, couchée tout du long, sur ma table.
- Ta table ? cria ma tante -  ta table ?
A part poser ton plat et ton bol de soupe le soir,
le cul posé sur ton banc…
Et Augustina, nue et blanche, prête au sacrifice, au milieu des légumes, souriait.
Le petit chapeau avait tenu le choc, sa bouche continuait de briller, je la trouvais belle,
follement offerte aux yeux affligés de ma tante, qui engueulait mon oncle sous le porche.
Un silence étrange inonda la pièce.
Le chien glissa hors sa cachette et en rasant les murs, il se précipita au dehors.
Une ombre le croisa et profitant de ce chaos, elle vint nous glacer le sang.

Seule, ma cousine, nue comme un papillon de nuit, lumineuse, elle nous éclairait de sa peau lisse.
Elle enleva avec délicatesse son bibi, en détachant de l’étoffe, au préalable,

une longue épingle fine et perlée de nacre.
Ses cheveux éparpillés sur ses épaules, un navet par si, un chou par-là,
elle tenait au centre de cet étrange tableau, le rôle de la morte.
D’un geste sur, elle se planta l’épingle à chapeaux en plein cœur

et la nuit est rentrée par sa bouche, enfin close.
Ses mains tranquilles, lâchèrent une minuscule dent de lait sans faille, 

ni racine.

LM,
Juillet 2009

 .

dimanche 22 novembre 2009

Lavra




Nao tinha uma perna, nascera assim, mutilada.
Diziam que era verdade ela ser meia-filha de um diabo,
que por ali caçava as mulheres, na noite.
A mae, nao conhecia, ninguém lhe sabia a morada.
Fora abandonada em cima de uma lage, nua e sem uma perna.
Nao sangrava, o membro estava atrofiado,
o que lhe dava o ar de um sapinho mal parido.
Trazia um trapo bordado com um nome em azul, Lavra.
Rôo passeava por ali quando a ouviu miar,
E deu entao com aquilo, um animalzinho ferido, jà.

Via-se bem em cima da pedra, embrulhadinha, enrugada a miar, insistia Rô :
- Olha-me isto-pensou o homem, e agora ?
Agarrou nela e foi direitinho a casa.
Abriu o pacote e viu-lhe a falta, deu um grito, as làgrimas saltaram,
mas ele nao era de gemidos, foi à cabra, tirou-lhe o leitinho,
fê-la mamar pelo linho embebido.
O gato, ou que era aquilo, mamou tudo e pôs-se a crescer,
so a perna é que nao, ficou a saltitar de um lado, a rastejar do outro.
Cresceu com o chao na garganta e o céu nos olhos, a miar, como um gato, dizia Rôo.
Mia minha Lavra, hàs-de encontrar numa outra vida uns pés, que crescerao em par justo.
E eu, comprar-te-i uns sapatinhos como prenda de Natal !
E para lai ficava a rezar frente ao calendàrio, com falta de meses.
Tinha là Deus dentro, dizia Lavra :
- Podes rezar por mim, Rôo ?
E là ia ele à procura do milagre, até que um dia foi Deus que o encontrou.
Lavra guardou-lhe o pouco bem que tinha, e naquele desiquilibrio, aligeirou.
Foi dnaçando de profil recortado, e desapareceu, como nascida do po do tempo,
com o trapito bordado a azul, no bolso do lado da queda.
LM

mercredi 18 novembre 2009

dimanche 1 novembre 2009

Un enfant reste accroché à son aile gauche.
Loup noir,
menacé par le crépuscule,
le corps tendu,
il se libère des contours,
lance des fils colorés
tels des algues marines.
Ils voyagent d’un tableau à un autre.
Une sorte de circulation prédestinée
à l’absurde.

Le raisin est devenu un emballage,
La terre sucrée par les grappes
s’incruste sous les ongles,
sèche au cœur de ma robe.

Au centre, il y a un homme
couché au sol,
son masque est aveugle.
Sur lui le ventre plein
d’un être décapité.
Pas d’amertume au bout du chemin dallé.
L’homme est innocent
innocent, innocent.
Moi, je suis cette pierre
Bleue, qui se cristallise
dans une douce attente.
En toi le démon si doux de l’absence.
Mon ventre tremble,
La musique l’apaise.
Le rapace n’est pas loin.
Un dimanche tache
mon souvenir,
alors, je me peins
dedans, cachette,
antre, nid, pierre, voix.
Il y a eu un si fort reflet
de lumière sur la montagne.
J’ai senti mon corps
flotter

au plafond.
C’était le baiser de dieu
qui me consumait.
Finalement tout ceci
est arrivé entre deux
mortelles étreintes
et c’est là,
où il y a eu l’impudique
apparition :
la terre est devenue ocre-rouge.
Après je me suis couverte la figure. au plafond.
C’était le baiser de dieu
qui me consumait.
Finalement tout ceci
est arrivé entre deux
mortelles étreintes
et c’est là,
où il y a eu l’impudique
apparition :
la terre est devenue ocre-rouge.
Après je me suis couverte la figure.

dimanche 11 octobre 2009

entre roupas e lençois

Hà noites com arco-iris.

Esperançosas crianças brincando no leito,
mostravamos os dentes, brilhantes, 
na sombra de um beijo.
Vasculhavamos longe,
com destras linguas, o desejo
fundo de um céu em avesso.
 Guardavamos a mudez,
num espelho continuamente
reverso.


Madrugavamos juntos
com dedos enrolados
folhas, folhas, folhas nos pés
vibrando.
Eramos anjos a secarem ao vento,
entre roupas e lençois.



Morriamos cantando.


LM, 10. 10.09

jeudi 1 octobre 2009

Les amoureuses ( extrait)

Inez, salomé, Hélène, écrivent, décrivent leurs désirs
dans des lettres d'amour
datées d'hier et d'aujourd'hui.
Un jeu surréaliste où les personnages se moquent du temps

qui passe et qui étrangle la passion.
L'intimité se brise en passant par l'indiscrétion de la lecture...
( à suivre)
LM O9

jeudi 24 septembre 2009



 

 

Uma historia menor

A paciência entardecia
uma estàtua
oferecendo delicadamente
na dobra do làbio,
hùmido e liso,
o beijo da morte,
ao seu musgo.

Azedas dobradas contra os muros,
quebravam-se ao sol.
Pedra, àgua, ferrugem
avermelhavam-me a boca.
Aveneno-me até chegares.
balbucio uma jura,
afasto dos olhos uma névoa,
abandono a coroa,
arranho os joelhos na reza.
Fico queda.
Lm
09.O9. 24

mercredi 23 septembre 2009

Bem de dia ou de noite



Bem de dia ou de noite

Bem de dia ou de noite,
pedia que me dissesses bem de nos,
e que o amor transbordasse no dobrar
dos lençois.
E que mais filhos viessem dessa dor
e com alguns risos, para bem da vida
que nos dava tanto.
E o homem que eras, acolheu  nos braços
essa soledade de menino antigo.
Nessas noites ou meios dias
corriamos  as persianas com o dia a empurrar
o amor para a cama.
E esse bem recolhido e aconchegado,
alargado, dizia que milagroso era
pedir esse bem, que mais nao fosse
nao te espantes agora, filho de alguém
que là longe, no seu canto distante,
repete baixinho o teu nome,
o da infância, amando-te tal qual um menino.

lundi 14 septembre 2009

Salgo as feridas









O às da cicatriz


Leio precipitadamente o teu nome
riscado no meio de umas palpebras vazias.
O bule de cha estala num feitiço de ervas,
Uma peça unica do enxoval e partilhas.
Aceito dar a cara neste mastigar viciado
em teu nome.
Fico tolhida no meio da minha praia.
Por detras, um espelho contigo ausente.
O teu nome como vicio talhado
a gillete azul no meu pulso.
Um somatorio, o às da cicatriz.
Salgo as feridas e abro o olho mortiço.
Leio o teu nome tatuado no céu da boca,
lambo-lhe a vogal.

Vagueio viciada nele.


LM. Março 08

mercredi 9 septembre 2009

um coraçao novo














Ela pediu-lhe um coraçao novo,
para lhe bordar outro destino.

Inez debruçou-se lenta e delicada,
para lhe ouvir os passos.
Esticou os braços e julgou toca-lo.

Ele chegou mais tarde, real.

( ... )

LM, 09

vendredi 4 septembre 2009











Aqui so me quedo num respirar comum
se o desejares ainda.
Nada me importa agora,
Jà vivi tudo fora de horas.
Escreveram tanta coisas sobre nos…
Nao estavas atento ao rumor da historia ?

Envolveram-nos em lendas e a fonte
foi cùmplice e chorosa.
Houve quem te julgasse com firmeza.
Nao sei se vou gostar de viver numa
eternidade fora da pedra.

Desprotegida andei eu quando te amava…

( ... )

LM, 09

dimanche 30 août 2009

traits d'envies























Reine en majesté avec des crapauds















autoretrato em magritte










Plasticité de l'oeuvre

Le crayon, la pointe, l'outil creuse les regards
des êtres, les formes agencent leur poids...
restent-ils entiers dans le cadre?
déchirons le souci du fini, quel angoisse!
LM




inez aux oreilles d'âne!

jeudi 27 août 2009







Augustina

Dans la maison de Gustine, après les vêpres,

la lumière descend pour épouser les angles droits des armoires.

Elle boit la blancheur amidonnée des napperons

et parsème d’ombres les pieds des tables.

Un papillon fuyant sous le tapis, aidait le jour à s’éteindre.

Moi, j’attendais la nuit pour écrire.
C’est l’heure où la maison s’anime du bruit familier
des casseroles et du souffle du feu.
Au milieu de la pièce, l’enfer se laissait dominer
par deux mains, jetant dans la marmite,
des morceaux de viandes découpées,
un chou ébouillanté à la cannelle, trois patates douces
biaisées par un couteau infernal, un gros navet bien violet,
deux feuilles de laurier, du romarin,
et ainsi le bouillon du lendemain, ne sera que plus goûteux.
Je gardais les yeux mi-clos à cause de la fumée
et soumise à une telle sagesse,
j’observais.
Soudain, un rire frappa très fort contre le mur de casseroles cuivrées,
qui se mirent à vibrer.
Ma chaise bascula en arrière et fit un bruit d’arbre sec en se brisant un pied.
Voici le prodige : Augustina venait d’entrer dans la cuisine, toute nue,
ayant pour seul artifice, un petit chapeau à plumetis, couleur betterave.
Sa bouche brillait, cela lui donnait une sorte de visage achevé
sur un corps étrangement blanc.

( ... )

extrait de la nouvelle " augustina"

LM

2009

mardi 25 août 2009

Fui ler









Para o eduardo prado coelho, amigo

Fui ler

como num desenrolar de uma queda na escada

da qual tu serias o unico arquitecto,

numa viagem no tunel dos /songes/

desarticulando a noite,
deixei à porta, jà longe, as maos frias e vou
a cair para cima sem capa nem verbo,
suspirando como um peixe alado,
de borco e no jornal do dia,
escamada até ao âmago,

de coraçao aberto ao teu.

vou usando das tuas ofrendas,
comendo àvida a massa apalavrada
ao sentimento.

era, fui e aconteceu, presentindo
fiquei quietinha no escuro escutando,
surgindo, o redobrado sino
na capela dos moribundos.

o teu cantar de cisne e negro,
singido ao teu coraçao…
à la vrille spéciale du poème en chant
mais où étais-tu avant d'être parmi nous?

merci de l'infini

mais amparada fico
nestas esquinas do poema,
lampiao em punho,

pura luz, grande.

LM, O8

vendredi 21 août 2009

as làgrimas da contemplaçao
as camas vazias, lividas
limpo os olhos com a ponta do lenço
espero tanto quanto me é permitido
enquanto espero lanço os olhos à deriva
e quem sabe?
o orvalho fica suspenso nos finos caules
como beijos matinais, humidos.
poderia recomeçar tudo de novo
se uma aurora me surpreendesse
enquanto durar este quase sono.

passo o amor ao fio da espada.
prodigo gestos falecidos.
reconheço objectos desertados pelo homem.
coro no penultimo pudor antes da picada da abelha.

LM, 08

dimanche 16 août 2009

Ela disse


Ela disse…

Ela procurava um rio dentro do mar eterno.
Provou-lhe a prata, engolio o sono
e nao lutou para subir à superficie.

Ela pediu-lhe um coraçao novo,
para lhe bordar outro destino.

Inez debruçou-se lenta e delicada,
para lhe ouvir os passos.
Esticou os braços e julgou toca-lo.

Ele chegou mais tarde, real.

A luz dele interrompeu-lhe o sonho.

Ela disse : fala-me da beleza là fora.

Amaram-se depressa, ele disse :
Sou esta fonte que te esquece,
amargo os cantos deste quarto.

Ele disse : Morro aqui contigo, neste amor.
Corro também , louco para te chegar o beijo à boca.

Ela responde : Ri alto como a arvore,
balanço os braços até vergar o bambou,
numa tontura apago-te dos meus olhos.

LM, agosto 2009

jeudi 13 août 2009









Descontinuidades

Num fôlego adocicado
A poesia sobe-me, desfeita
Esquivo-a jà perto da boca.
Pinto com a mao desconhecida
uma incerteza, um lugar sem lugar.
No fosso, escurecendo em làgrimas
O cobre oxida-se no passear das aguas.
Infima a luz a despedaçar este “ coraçao
De manteiga” pro-fingidor.
Deambulo sob o ambar coroada de agaves
E adivinhas, com laços a fugirem-me

Pelos ombros, em tarefa de principiantes,
Maos alheias sem do nem clemência,
A domarem a seda.
Esmerado saber antigo que me levanta a nuca
Arrepiando-me os cabelos em nos tensos.
A boca a entoar mutilada,

A cançao arrependida pela lingua dos animais
Numa cama sem grades.
Cristalina voz a nomear o encanto deste oficio
de esperar.Pedaço de um nitido redor
Agravado por anzois e muralhas.
Impar vulto, ansejo, chuva que termina a noite,
e abano os dedos todos batendo ao de leve,
finalmente, no
teu rosto bebido.
Pontapeio o teu joelho para que me acordes,
àspero, deusa e cordao, matriz dos beijos ascensionais,
ladra-me o que me roubas de dia e me convias ao vulto,
jà fora das muralhas, num deambular polvilhado de estrelas.
Um céu aberto e nos abaunilhados de gostos e sabores,
na festa do presente, destemidos perante a morte,
aladamente frios e dementes, surgimos numa intensa acuidade,
desnudos, inquiridos, ajornados, ausentes e mudos.
Até que enfim, amor !

LM, 2O de julho 2008

jeudi 6 août 2009

Desfio novelos

No espelho do mundo, este amor.
Vou deixà-lo apontado para o sol.
A mao no punhal brilha,
a ponta do aço abre-lhe a carne.
Inez cai no chao, é a sua ultima dança.
Os olhos jà longiquos impressionam
a pàgina onde escrevo a Pedro:
- Tu nao sabes amor, porque te vais sempre
tao apressado e a névoa que cobre os meus olhos,
é um rio imenso onde a dor escorre e me afoga num soluço.

Lanço novelos ao mar, bato à porta de estranhos,
anseio pela a minha libertaçao, devolvo-lhe a loucura
que me risca a testa, cicatrizo vazios.
Fecho os olhos e guardo a beleza no avesso do linho suado.
O seio d'Inez molda-se na mao do Infante.
Ele disse para ela correr e escreveu na agua o mar que lhe ia na alma.
Pétalas de prata tilintam no quadrante da janela,
anunciam o fim do abraço.
Ele debruça-se para a fonte e bebe-a.

Se eu fosse esse rio, lava-lhes o destino das suas maos infantis.
Adiava a morte, engolia-lhes a paixao.
Nos tumulos separados, um coraçao comum espreguiça-se até nos,
como adormecido.
Os amantes eternos, pairam por cima das coisas, como um mar antigo.
LM, julho de 2009

mercredi 1 juillet 2009

L'impératrice est partie

Dans son filme " La plainte de l'impératrice",
Pina nous faisait courir dans une forêt en noir et blanc.
La neige avait l'air de manger les pieds des danseurs...on avait froid.
C'est c'est froid là que je ressens aujourd'hui que je sais qu'elle partie dans une nave...
au bord de cette barque, et déjà Fellini nous l'avait conté.
Elle, la comtesse aveugle dans " E la nave va ",

voyageait les yeux ouverts regardant plus loin que nous.
Elle a toujours su le faire.

Lamento per Pina.
All my love,
beijos,
LM
Paris, 2 juin 09

vendredi 19 juin 2009

No lugar do rosto uma noite antiga.

LM, 09

vendredi 12 juin 2009

o sentido do fio


Abri o cetim, rasguei a seda, percorri com o dedo o sentido do fio,
cerrei a boca e ouvi-lhe o grito.
Depois empurrei a mao contra

os picos das rosas
e nao senti nada.

De saia plissada esforço-me por florir.

LM, junho 09

copié-collé de dois pequenos poemas...

lundi 8 juin 2009

Pinto a manta



Ao acaso no mar, antes de assustar o mundo deito-me com os sobreviventes, fecho os olhos e pinto a manta, adormecendo. Altero a vida, ssobio entre os dentes uma raiva contida. Sou um cadaver no tempo, um esqueleto tardio, de ossos roidos por animais famintos, que vou criando no anùncio do meu abandono. estou de crâneo aberto pronta a ser esfaqueada, corro atràs da morte, fintando-a. Cruzo uma espada num luminoso momento, balbucio uma jura. Desmantelam-me como um barco
para negociar um estudo,
numa aula de anatomia maritima. ( sinto que me falta o peronio ). LM, junho, 2009

samedi 30 mai 2009

Numa renda de orgulho

La Reine revient pour changer son destin,
chaque fois elle nous place face à l’infini.
Elle s’arrache au marais intemporel de l’oubli
et nous place face à sa chute.
Dans le chaos vibrent les corps qui suivent
et portent leurs archéologies.
On vit alors une expérience du baroque qui façonne sa main
dans l’argile du temps.
Inez comme un faucon aveugle déploie les ailes et suit le vent.
Derrière roulent les ponctuations éphémères de l’histoire.
Pedro l’habille de soie verte pour la dernière des parades.
Elle remonte les marches et déjà l’oiseau se meurt par la bouche.
Son dernier baiser aura le goût des cendres.

LM 09








samedi 23 mai 2009

Dobro e sobro


Como giestas bravas

Um ar inventado

Onde respiram dolentes

Aves brancas como anjos sem pés.

Deixam dedadas no espelho do quarto.


O pensamento atravessa-me o lhar.

Despedimento

Ou inauguraçao de um novo dia

Num quebrar de palpebras.


Esbatida no silêncio como o luto,
Uma pintura enigmàtica
e paisagista de Balthus

Inclinando a Suiça, para o vértice mais abrupto do gelo.


O vento assopra desmancha-me e leva-me.

fragmentada numa risca lasco o marmore.



Amarrotar a ternura molhar a roupa
E perder-me na tempestade
.

LM, 2008

A sincope do rapto nao me poupa.
levo no dedo o corte e na agulha a linha, azul.


Tenho quatro maos dentro de mim

a cozerem pao e a fiarem o linho.

Hei-de esperar o secar da macela,

fazer-te chà para te acalmar as visceras.

Planto beijos nas tuas coxas quentes.

Por instinto caço como um cao e preparo-te

um met digno das minhas preces.

Oficina bem o teu cantar, desvia a fenda

neste sangrar do meio do corpo.

Prova-me o agravo, limpo o prato com a lingua

e observo-te nos olhos.

LM, 2008

mercredi 20 mai 2009

Des mains habiles

« Ô douces querelles d’amants, roulez sur ma peau,
offrez-moi votre distant passé, attendrissez mon cœur.
Ma raison possède des mains moins habiles que vos récits.
De l’eau sur de l’eau coule et emballe ma nuit.
Brisez l’horizontale attente qui me couche, offerte aux regards de tous.
Libérez mon âme, laissez-moi emballer mon amant, son masque,
pour écouter le jugement qui nous rendra au monde face à face,

Até ao fim do mundo. «

Inez, Lisbonne , 25.O6.O1

...( ...) Julguei mal a minha força, o cansaço fez-me prisioneira
cosendo-me a este espaço onde me guardas do mundo.
Adeus amor, o meu peito jà nao chora de te ver partir
e o meu braço é uma asa desprendida que te acena lentamente.
Senhor, eles jà me mataram antes do punhal.

Inez, Paris, Fevereiro 1994

Cartas de amor de Pedro e Inez

Me voici prête au dernier adieu, puisqu’il allège le peuplier

de ses feuilles sombres, tardives.

Il y a des roses qui habillent ma gorge de satin parfumé.

L’odeur m’apaise et la nuit rentre en moi par la bouche

Et fait éclater ma poitrine.

Ma peur se roule à tes pieds,

se cache sous la terre que tu parcours.

Je suis l’oiseau poursuivi par les chiens d’un

ignore tout de la passion.

Un insecte apeuré et ses ailes me crucifient à un destin

qui s’écrit par-delà un lit de pierre dentelée.

Je demande au vertige de ne pas rougir l’eau de notre fontaine,

qu’il tarde de le faire.

Le quart de lune décroisse encore sous le lourd

témoignage de ce crime.

Il est le seul témoin de cet abandon.

L’adieu est l’oraison que je répète au temps qu’ils me volent,

à la vie qui me reste.

Ma bouche ne bouge pas, elle boude.

Pedro, ne laisse pas la trahison lever le poignard

qui menace ma quiétude.

Reviens et protège-moi de tout ce qui me tue.

Fais-vite, le diable me colle son pas,

il me glace le visage de ses doigts impairs."

Inez, Paris Juin 1997