mardi 13 septembre 2011

au sujet de la Reine Morte

Au sujet des costumes:

La robe-objet est une construction plastique

qui suit l’élaboration d’un spectacle.

Elle s’inscrit dans le temps et fait surgir

la forme pour y loger le corps.

Une façon de mesurer l’intérieur du silence

en creusant le tissu.

C’est aussi une trace brodée de l’attente,

une action humble et laborieuse,

qui trompe l’angoisse et la peur.

En les entourant de fils et de perles colorées,

je tente de les apprivoiser.

Pour la version dite 5+1 du spectacle sur la Reine Morte,

une robe plus légère

a été cousue, me dénudant davantage.

Le poids de ces robes-sculptures,

symbolisaient l’autorité lourde et écrasante

de l’interdit propre à l’état fasciste.

Un corps ficelé de l’intérieur,

caché derrière les préjugés moraux et religieux.

Il m’a fallu quatorze ans pour me libérer de cet interdit.

Et apprendre à danser, légère, en intégrant son poids dans mon corps.

Ensuite, je ne pourrais plus me laisser surprendre par sa matérialité changeante,

Sa corruption sordide.


lidia martinez- ( 1989-2006 )


Sur la Reine morte, Inez de Castro :


( … ) Sans succès et depuis 1984, Inez de Castro essaie d’échapper au drame de sa mort.

Elle marche sur ses propres traces, refaisant les gestes d’autrefois et retrouve les sensations subtiles d’une danse qui trompe la mort.

Inez revient, elle est seule et repose

la tête sur l’épaule de son amant, elle se souvient.

La Nourrice pétrit le pain ( corps d’Inez ),

qui se brise contre un destin imposé par

Le blanc récit de sa tombe.

L’évanouissement s’empare de la reine morte

et dans l’ourlet de sa robe se cachent

du sable rouge et des poignards sans maître.

Pedro l’habille de soie verte pour l’ultime parade

et déjà l’oiseau se meurt par la bouche.


LM. 2002


Extraits de presse :


« ( … ) Plein de projets en perspective pour cette artiste chorégraphe et plasticienne

qui au gré des créations, construit un univers symbolique et mythique ( … ) ».

Le Monde Interactif, Cristina Mariano.


« ( …) Lidia Martinez installe ses mythologies personnelles comme des réseaux de sens à décrypter, plutôt à ré-interpréter, dans la veine d’autres plasticiens tels Chrristian Boltanski, Mike Kelley, Richard Baquié par exemple ( … ) «.

La Marseillaise, Claude Lorin.


« ( …) Exposition monographique de cette artiste plasticienne, danseuse et chorégraphe à Miramas ( … ) »

Vogue Magazine.


« ( …) On connaissait ses solos trempés dans l’univers qui la caractérise.

En dansant multiples n’a jamais autant ému et transmis ( ... ) « .

Fédération de la Danse, Emerentienne Dubourg.


«( … ) Théâtre, danse, performance ?

Comment définir son travail ?

La frontière est son élément géographique, elle saute d’un art à l’autre avec aisance,

Cela dérange la critique et peut rendre difficile

la compréhension de son travail.

Elle est proche des artistes de » l’Art Povera « ,

par l’utilisation de matériaux conducteurs d’énergie.

L’emploi de fragments, de « déchets « soustraits à la vie,

servent à célébrer l’énigme de la vision, ils interrogent notre conception de la danse,

du théâtre, celle du créateur, de l’artiste ( … ) « .

« Le jardin de Lidia Martinez «

Isabel Vila Nova Journal des Lettres( lisbonne )

lundi 5 septembre 2011

Cartas de amor de Pedro e Inez





Cartas de amor de Pedro e Inez
Troisième lettre:

Sitôt le matin levé je regarde le fleuve.

Il porte la pourriture des feuilles

comme une parure un ornement.

Etincelant et brusque miroir

toujours à me parler de vous.

Dieu que je suis triste de votre tristesse

quand les jours se battent avec mes nuits !

Etrange guerre que je vis ici dans ce lieu de paix si sûre.

Elle gratte à ma porte comme une bête assoiffée de sang.

Ah, que suis lasse de cette immobilité

qui m’enracine à ma peine.

Je vous parle sans cesse mais l’écho court

moins vite que votre cheval,

sinon monseigneur, vous auriez pu écouter

enfin cette malheureuse qui vous pleure.

Ai Mondego, suis-le mon prince père heureux mais si absent,

quand finira-t-il de chasser

Insouciant du danger que j’encours d’être ainsi ,

corps offert aux chiens du Roi ?!!!

Inez, Paris, Juin 1997

dimanche 4 septembre 2011

ser Perséphone


abro este verso com um estalido.
provo-lhe a semente
e vou engolir o vacuo
esvaziando o mundo.
deixo-me ir pelo ralo
sem limpar à volta
o sedimento gira
e desaparece.
desfio o adesivo
abro a boca à ferida
sinto o cheiro azedo
que exala o sangue.
a cola pinta o rastro
dos pontos, o enigma
da cruz arrepela-me.
pernas para que te quero,
vou sair daqui depressa.
sou o grilo maior que a janela,
a espernear face a uma ingénua
crueldade.
o enigma da infância
desses dias perfurados,
como dedos nos gatilhos
a experimentarem os alvos
atirados ao ar.
Poule!
madrugadas em avanço,
sonhos apocalipticos,
mares levantados
com pontes estreitas,
e os meus pés a escorregarem
sobre no gelo das ondas.
vou cair agora mesmo
e tudo vai recomeçar,
paro com as dores
a pele alisa em estatua
sem po.
afasto a cortina no meio do frio,
desfeio, certa que vou renascer.
o rei absoluto provoca uma
alteraçao e acolhe-me
na concha.
Sou Vénus e arrebata-me
o coxo.
esperneio no fundo da terra
à espera de primaveras,
e a roma abre-se de novo.
posso florescer ao pé da minha
Deméter, usufruir da luz
escapo à chaga e ao fogo,
ao ferro ardente.
Sacudo e tranço os cabelos,
sabes?
Cubro a cabeça do cavalo,
amasso o pao e caio como o besouro,
de costas.
Recomeço entao o ciclo do nosso renascimento.

LM, 2 agosto, 08