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Cartas de amor de Pedro e Inez
Troisième lettre:
Sitôt le matin levé je regarde le fleuve.
Il porte la pourriture des feuilles
comme une parure un ornement.
Etincelant et brusque miroir
toujours à me parler de vous.
Dieu que je suis triste de votre tristesse
quand les jours se battent avec mes nuits !
Etrange guerre que je vis ici dans ce lieu de paix si sûre.
Elle gratte à ma porte comme une bête assoiffée de sang.
Ah, que suis lasse de cette immobilité
qui m’enracine à ma peine.
Je vous parle sans cesse mais l’écho court
moins vite que votre cheval,
sinon monseigneur, vous auriez pu écouter
enfin cette malheureuse qui vous pleure.
Ai Mondego, suis-le mon prince père heureux mais si absent,
quand finira-t-il de chasser
Insouciant du danger que j’encours d’être ainsi ,
corps offert aux chiens du Roi ?!!!
Inez, Paris, Juin 1997
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