dimanche 7 septembre 2008

extrait de la pièce" Deux sur le perchoir "


( ...°- Je ne pouvais que boiter,en lui courant après.

- Voir, voir,

voir !

- Serrer la bouche.

- Elargir le sourire, briser les larmes.

- Tu sens ?

- Une odeur obscure ?

- Une sombre odeur de noir de théâtre.

- On refroidit.

- La main sur le mur, seule chauffe.

- On pose ensemble pour disparaître ?

- Attendons.

- Comme ça, pour voir.

- Je me coucherais bien sur le dos,

comme un naufragé.

- Un amour sans œuvre peut-il résister?

- Il coule, il s’inscrit dans le mensonge.

- La belle actrice dans le vieux film,

elle mentait ?

- Elle ment toujours.

- C’est bien ça.

- Ah, oui, c’est indispensable.

- Si je m’endors, au réveil,

m’apprendras-tu le monde ?

- Je suis trop fatigué.

- Je vois des coquelicots sur la nappe.

- Il y a des papillons qui me caressent

les pouces.

- Et moi des fourmis dans les pieds.

- J’avale des bouillons de mélancolie.

- Les abeilles sont mécontentes,

c’est mauvais signe.

- Le chien est assis à la porte de l’enfer.

- J’ai toujours aimé les cabots.

- On y est presque.

- J’aimerais tout effacer avec les mains.

- Même la faim.

- Je possède des mots pour accéder au silence.

- Alors tais-toi.

- Elle a su parler au milieu de la honte.

- Pas nous.

- Tu veux dire son prénom, une dernière fois ?

- Non.

- Un signe de la main en guise d’adieu ?

- Non plus.

- On saute ?

- C’est cela.

- Demain ?

- Après toi.

LM.

Paris,1O mai 2007

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