samedi 13 décembre 2008

Je drame ta chute










Qui est-là ?

Longtemps sa main n’a pas pu,
j’ai attendu et puis enfin il a percé le bâillon du langage
Un bout de tissu déchiré à l’endroit du mot,
tel un couteau, oui, oui, oui, trois fois de trop
ai-je cru entendre dire de chaque côté des coulisses.
Pan, pan, pan, ça frappait.
Au sol le bois résonnait et l’acteur
tremblait par les pieds.
Content.
Au théâtre il faut chausser ses pas en bonne entente,
car il est dangereux de ne pas savoir
rester debout sur son poids mort.
Si je te revois et je drame ta chute
et ta mort tombée sur les planches, ici-bas, est-ce possible ?
Dis, ça peut recommencer, là ?
Où avons nous oublié qui nous voulions devenir
Sur la route qui se terminait et le cri que nous aurions
pu faire pousser au ventre,
il y a eu un doute qui nous a séparés.
« Ah! de l’autre côté il y a certainement quelqu’un «,
a dit- elle dans le conte exemplaire
de la femme de l’île au loin,
et depuis je l’ai suivi, criant debout ou inclinée,
mais avec.
Lui, la tête tournée vers le fond du puits,
lui qui a tenu ma main en croyant au
changements de lumière et à l’angoisse
des choses qui échappent au cadre premier,
ah! lui qui est néanmoins revenu sur ses pas
jusqu’à ce bord de ce tout
au près de cet abîme, voilà c’est fait
- il a lâché ma main.

J’ai alors, enfin sauté.

Bonjour.

LM

Pour Valère Novarina
furieux des mots.
Accueillons le langage,
faisant de nous des êtres nouveaux.

Aucun commentaire: