jeudi 26 février 2009

Dans l'encre épaisse de la nuit



Emballages______________________

Le corps est source de conflits,

de peurs, de joies.

Il est générateur de luttes,

de révolutions,

de non-dits, de sensations.

Il est un puits d’émotions,

un emballage,

un fruit mûr, une pierre,

un arbre, un insecte.

On le décrit avec des mots,

il répond par des gestes.

Roulé dans le mouvement,

il soupire.

On le chante, on le couvre,

on le dévoile, on le désire.

Transpercé de toute part,

il reste dans sa mortalité

changeante,

dans son épuisement

quotidien, l’arme unique

contenue dans le geste

du consentement,

dans celui du refus.

Subversif, abstrait,

multiple, il est aujourd’hui

celui par où passe

Toutes les différences.

Corps-identités,

corps réclamant

espace, respect,

autorité.

On danse et l’on construit

son corps dans cette grâce.

Dans le silence,

dans le bruit, chacun raconte

ses histoires.

Des yeux fendus, noirs

percent l’ombre

d’un homme

qui n‘a plus de mémoire,

il flotte.

La mer est venue,

elle aussi

lui laver les pieds,

le sel blanchit ses chevilles.

Des grâces papillonnantes,

comme des insectes aveugles,

tissent leurs fils

Dans l’encre épaisse de la nuit,

ils rongent nos poignets,

me libèrent, nous fragmentent.

Attentive, je me guette,

je m’invite à détourner

le hasard,

mon papillon m’abandonne.

Noyés dans la masse,

dans le bruit qu’il provoque

nous détournons la sentence et sa gifle.

Le caos n’est pas loin

et sous nos pieds gronde le dragon !

On l’invite à la danse reconstruite,

Survenue après l’entropie.

Vent.

Sculptons le vent dans l’éphémère

de nos danses.

LM

2006-09

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