dimanche 9 septembre 2007

Froid comme deux mains dans la neige

Froid comme deux mains dans la neige







Ecoutez ma plainte

parole délivrée enfin de l’ancestrale peur

d’être repoussée encore et encore

hors du giron du père aimé

absent, autoritaire

je vous dis que ce père

que j’ai reconnu en toute crainte

comme étant le bourreau

qui embrasse la bouche du condamné

avant de lâcher sa hache

je garde intacte la pose le cou tendu vers la lame

je deviens le cadavre offert à tous en place de grève

les fleuves coulent, lavent les pieds des pèlerins

les croyants murmurent leurs secrets en fin avoués

je lave tout à grands seaux d’eau et je frotte

je frotte jusqu’à ce que la peau imprime cette volonté

j’efface les petites morts qui ont coulé sur mes cuisses

et vous ont béni de chaudes baptêmes

de prières languissantes

l’Hermite épouse son coquillage et l’abandonne éprit de libertinages enfantins

ils sont tous comme ça, me dis-je

cette valise qui ne porte en elle que l’attente

est étrangement la même, pour nous toutes

les poitrines offertes des guerriers

ont des armures telles que seule une fine épingle glissée entre deux lames

proches du cœur du héros

pourrait avoir foi de leurs craintes

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