dimanche 15 mai 2011
PURPURINE
Purpurine
Père du vent souffle sur ma peine,
coupe d’une lame froide la pourpre désolée
de mes lèvres.
Trace le geste de la fronde, garde le bras tendu
suis la cible, ouvre et creuse le faible lit de ma raison.
Deviens eau …oh, faibles courants remplissez
le cœur d’un autre homme, adversaire imparable
de ma mélancolie.
Zéphiro, souffle au loin, reste distant, distante.
Les draps se déchirent comme des pendus
Je garde ma bouche meurtrie, elle s’ouvre gercée,
Purpurine et béante, cicatrice de la tête,
je lâche ma langue dedans, grosse, envahissante
et les mots restent brouillés, collés au palais.
Sans choix, sans courage et en abîme tout entier,
je sors par le haut en m’arrachant aux chevilles .
Ma tête se dévisse de mon corps, en tours et retours
sur l’axe. Elle ne tombe guère, mais je souffre de ma
maladie première, l’effrayant passage vers la mère.
Je prends les bras du froid, je m’entoure d’eux.
Entre leurs morts, je deviens un naufragé, l’ami du vent.
Recoupée, ciselée ma peau en fines morsures,
dentelle alourdie telle une caillasse marbrée, je m’étale.
Les yeux percés, obstrués par deux pièces de monnaie,
prix d’un passage vers l’autre rive, moi et l’autre homme,
nous n’avons qu’une tête.
Chiens des enfers, mange ma main, mon destin, fais de nous un corps divin,
entre mille chiens et un seul loup.
(extrait)
lm, 2011
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