mardi 15 février 2011

narcisse...


La femme danse sur le bateau qui traverse le fleuve.
Elle regarde en bas et plonge.
Une algue se roule autour de son poignet
et l’oblige à descendre.
L’homme la voit disparaître.
Au fond de l’océan elle embrasse son double.
Narcisse s’ouvre comme la bouche d’un dieu malade.
Il laisse échapper un soupir et se noie aussitôt.
La porte se ferme avec fracas, un tremblement court
derrière une petite fille et la manque, et la manque.
La ville brûle tout entière ou presque.
Saint-Georges a tout vu et n’a rien pu.
La femme serre les mains de l’inconnu avec force.
En un clin d’œil le bien trompe le mal
et l’amour comme la poésie, dicte sa volonté.
Tout recommence neuf, léger, informe et accompagne
les âmes dans leur pénible traversée.
La soif est tarie là où la Nécessité les accueille,
et le cri des huit sirènes les rend folles mais de joie.
Méfiez-vous des sirènes !
Méfiez-vous des sirènes !

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