Texte sur le Thrène
Lamentation pour l’amant disparu
Mon bel amant, mon petit, mon cœur,
il est tard, il est déjà trop tard,
c’est fait et plus à refaire.
Mon cœur a séché,
je me noie dans la rareté de ses larmes.
Il est tard, il est déjà trop tard.
Les vers,
les insectes vont te dévorer,
le temps fera de toi
un paillon à la nuit brève.
Les morts regardent de l’autre côté de l’abîme,
de l’autre côté du puits,
ils arrivent du fond de la peur.
Ombres et battements d’ailes furtifs
glissent sur le Styx.
Va-t’en mort !
Gueule de chauve-souris au museau ridé.
Elle te prend sous son manteau de poussière.
Il est tard, il est déjà trop tard.
j’ai un couteau planté dans ma bouche.
Une dent de loup te coupe la lèvre,
et c’est moi qui saigne.
mon tout petit, mon cœur !
au rire brisé d’Ophélie.
après avoir ri aussi,
après la vaisselle et le rangement,
j’irai à la fenêtre de ma chambre
crier au monde :
- Je t’aime, ô toi !
( chant trène pour accompagner ASP)
LM, 06.
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