extrait d'une nouvelle pièce de théâtre
Nenna
-As-tu fermée la porte du cellier?
- Pas encore, la lumière est si douce à cette-heure-ci
de la soirée, on a besoin de sa chaleur.
- Ils sont encore là…nos invités?
-Oui, ils dorment.
- Ils dorment, ils couvent tu veux dire.
- C’est ça, ils se sont allongés après la beuverie.
Tout y est passé, même le petit alcool sans intérêt
et que je gardais pour y glisser quelques cerises, tu sais ?
On a plus fait de ginja depuis que Vagia est partie,
les salauds l’ont emmenée…
-Arrête ! ça ne sert à rien de geindre,
si je pouvais mettre le feu à ces cafards !
Regarde-les couchés sur le dos,
la braguette ouverte et leurs mains dessus.
- Qu’ils crèvent !
J’aurais du mettre du poison dans le vin,
tu ne m’as pas laissé.
-Je suis encore maîtresse des lieux que je sache !
Le meurtre dans la famille n’est pas très prisé…
même si on aime se bouffer le nez pour un rien.
-Personne ne l’aurait su !
Je vais couper leur bite, tu vas voir !
( elle prend un couteau)
Ensuite, je leur foutrai le feu, tu veux maîtresse ?
Comme ça on pourra être tranquille à nouveau…
tu t’en souviens ?
Le temps s’éclaircit , regarde c’est un signe…
Va, dis-le ce mot tant attendu
« Coupe leur bite de soldat violeur
et fou le feu à leurs corps démembrés…ah, ah, ah…
( elle s’agite, se bat…)
-Que fais-tu ? Tu perds la tête ?
Calme-toi Nenna, viens, viens ici, dans mes bras,
ils ne te feront plus aucun mal,
je te protégerai, c’est fini…c’était il y a si longtemps.
Ils sont tous morts Nenna, regardes-moi !
-Ce sont leurs enfants !
C’est pareil !
-Non, c’est pire, mais on ne fera pas ça avant que Foppa
ne sera revenu.
-Tu es folle maîtresse…Il est mort ton Foppa !
-Je t’interdis même de le penser !
Chauffe-moi le bain, on sent leur alcool jusqu’ici.
Vas y et refais-toi le chignon, tu as l’air d’une vieille femme
égarée.
-Je le suis !
( ...)LM, Paris 2009