« Ô douces querelles d’amants, roulez sur ma peau,
offrez-moi votre distant passé, attendrissez mon cœur.
Ma raison possède des mains moins habiles que vos récits.
De l’eau sur de l’eau coule et emballe ma nuit.
Brisez l’horizontale attente qui me couche, offerte aux regards de tous.
Libérez mon âme, laissez-moi emballer mon amant, son masque,
pour écouter le jugement qui nous rendra au monde face à face,
Até ao fim do mundo. «
Inez, Lisbonne , 25.O6.O1
...( ...) Julguei mal a minha força, o cansaço fez-me prisioneira
cosendo-me a este espaço onde me guardas do mundo.
Adeus amor, o meu peito jà nao chora de te ver partir
e o meu braço é uma asa desprendida que te acena lentamente.
Senhor, eles jà me mataram antes do punhal.
Inez, Paris, Fevereiro 1994
Cartas de amor de Pedro e Inez
Me voici prête au dernier adieu, puisqu’il allège le peuplier
de ses feuilles sombres, tardives.
Il y a des roses qui habillent ma gorge de satin parfumé.
L’odeur m’apaise et la nuit rentre en moi par la bouche
Et fait éclater ma poitrine.
Ma peur se roule à tes pieds,
se cache sous la terre que tu parcours.
Je suis l’oiseau poursuivi par les chiens d’un
ignore tout de la passion.
Un insecte apeuré et ses ailes me crucifient à un destin
qui s’écrit par-delà un lit de pierre dentelée.
Je demande au vertige de ne pas rougir l’eau de notre fontaine,
qu’il tarde de le faire.
Le quart de lune décroisse encore sous le lourd
témoignage de ce crime.
Il est le seul témoin de cet abandon.
L’adieu est l’oraison que je répète au temps qu’ils me volent,
à la vie qui me reste.
Ma bouche ne bouge pas, elle boude.
Pedro, ne laisse pas la trahison lever le poignard
qui menace ma quiétude.
Reviens et protège-moi de tout ce qui me tue.
Fais-vite, le diable me colle son pas,
il me glace le visage de ses doigts impairs."
Inez, Paris Juin 1997