lundi 30 mars 2009

Nenna ( extrait)


extrait d'une nouvelle pièce de théâtre


Nenna


-As-tu fermée la porte du cellier?

- Pas encore, la lumière est si douce à cette-heure-ci

de la soirée, on a besoin de sa chaleur.
- Ils sont encore là…nos invités?

-Oui, ils dorment.

- Ils dorment, ils couvent tu veux dire.

- C’est ça, ils se sont allongés après la beuverie.

Tout y est passé, même le petit alcool sans intérêt

et que je gardais pour y glisser quelques cerises, tu sais ?

On a plus fait de ginja depuis que Vagia est partie,

les salauds l’ont emmenée…

-Arrête ! ça ne sert à rien de geindre,

si je pouvais mettre le feu à ces cafards !

Regarde-les couchés sur le dos,

la braguette ouverte et leurs mains dessus.

- Qu’ils crèvent !

J’aurais du mettre du poison dans le vin,

tu ne m’as pas laissé.

-Je suis encore maîtresse des lieux que je sache !

Le meurtre dans la famille n’est pas très prisé…

même si on aime se bouffer le nez pour un rien.

-Personne ne l’aurait su !

Je vais couper leur bite, tu vas voir !

( elle prend un couteau)

Ensuite, je leur foutrai le feu, tu veux maîtresse ?

Comme ça on pourra être tranquille à nouveau…

tu t’en souviens ?

Le temps s’éclaircit , regarde c’est un signe…

Va, dis-le ce mot tant attendu

« Coupe leur bite de soldat violeur

et fou le feu à leurs corps démembrés…ah, ah, ah…

( elle s’agite, se bat…)

-Que fais-tu ? Tu perds la tête ?

Calme-toi Nenna, viens, viens ici, dans mes bras,

ils ne te feront plus aucun mal,

je te protégerai, c’est fini…c’était il y a si longtemps.

Ils sont tous morts Nenna, regardes-moi !

-Ce sont leurs enfants !

C’est pareil !

-Non, c’est pire, mais on ne fera pas ça avant que Foppa

ne sera revenu.

-Tu es folle maîtresse…Il est mort ton Foppa !

-Je t’interdis même de le penser !

Chauffe-moi le bain, on sent leur alcool jusqu’ici.

Vas y et refais-toi le chignon, tu as l’air d’une vieille femme

égarée.

-Je le suis !

( ...)
LM, Paris 2009

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