Deux sur le perchoir
- Ils arrivent! Ils arrivent!
- Qui ça ? Où ? Explique-toi !
- Non, c’est trop long.
- Respire.
- Peux pas, trop profond.
- T’as mangé ce matin ?
- Quel matin ?
- Celui d’aujourd’hui, je crois.
- Aucune idée, ils arrivent !
- Stop!
- Ca fatigue de vivre.
- C’est normal, tu t’agites sans but.
- Ils arrivent ( calme ).
- D’accord.
- Ils te ressemblent.
- Je n’ai pas de famille.
- Jamais ?
- Ils sont tous morts avant nous.
- Bonne nouvelle.
- Voilà.
Es-tu vraiment sûr qu’ils me ressemblent ?
- Sans aucun doute.
- Et, comment suis-je ?
- De profil ?
- Non ! Parfois, je me sens grand.
- Oui, très et tu as les yeux bleus aussi.
- Hier ils étaient rouges.
- T’avais pris un bain ?
- Une douche, ensuite j’ai pleuré.
Vendredi est un jour sans.
- On est quel jour ?
- Samedi 2 octobre mille neuf quelque.
- Je le savais, ils vont venir et je ne suis pas prêt.
- A quoi ?
- A les suivre.
- Ah! C’est loin là où tu dois aller avec eux ?
- Pas trop non, mais je n’aime pas changer
ni de lieu, ni de chemise.
- Tu devrais, celle-là a du sang.
- C’est tout ce qui me reste d’Anna,
son sang séché.
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