mardi 3 juillet 2007
Sur la danse
mardi 3 juillet 2007
Sur la danse
Jusqu’à ce jour, j’ai pu creuser le corps.
Cette avancée est une large glissade
au milieu d’un monde qui bouge sous nos pieds.
Ma conscience s’élargit, faisant d’une lointaineconstellation,
la lecture précise et éclairée du temps
Les jours s’épuisent, coulent dans leurs nuits
et tout pèse son poids.
Je continue d’être étonnée, la surprise me gâte encore.
Contre l’immobilité, je déploie les bras
comme un fier arbuste.
Laissez votre regard en éveil.
La danseuse murmure vos prénoms, dans ses poches
deux cailloux se frottent.
Elle vous offre cet instant où la traversée est un abandon,
une petite guerre vient de s’inscrire dans le vide.
De loin, mes doigts bougent, ils s’écartent, impuissants,
et n’inscrivent rien d’autre dans le monde,
que leur furtive maladresse.
Vos yeux effleurent ma peau, elle imprime une mémoire
que l’on sait si périssable.
C’est peut-être cela qui est douloureux,
la conscience à travers le corps,
que tout geste contient son début et sa perte!
Alors, on s’abandonne au silence, complices
Il y a néanmoins des silences qui nous répondent de loin.
L’infini me touche les pieds et me contraint à la danse.
Je ne regarde pas le fil de l’horizon
pour me noyer dans la mer, mais pour devenir ce même fil.
Un si court instant et me voilà replongée dans l’indicible.
Je subis l’effort de la contraction du temps.
Les os se sculptent eux-mêmes de l’intérieur.
Je ne rêve pas, j’écoute.
J’ouvre tous les doigts pour effeuiller la nuit
et l’immensité des peurs.
Je m’endors aussi entre la marge et le fleuve.
Je rêve encore et je vous écoute.
Je suis le pas du dormeur, je ne suis que lui.
Je suis vaincue et à l’abri.
Je suis la cible, le front tendue vers la pierre. Je tremble de ce que je dis.
Aucune résignation n’est possible.
Le silence est ma seule conversation.
Le silence est ma seule sustentation.
Le silence est ma seule chimère.
Rien de ce que j’entends là, n’a pu être voulu.
La voix me plie les doigts, elle est enfant philosophe tout juste
sortie de la soie, vos yeux me pèsent ma nuit est dedans.
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