( ... ) seigneur, si moi la femme récompensée
dans sa nature de figue écartelée
vient à lécher tout le corps de l’homme aimé
comme une louve ferait à son petit
roulé hors de son ventre,
pardonnez alors à la nature
ce qu’elle retient encore dans sa griffe
rien ne laissait prévoir que ma chute
eu été si fatale !!!
devant la mer
l’océan battu
vient me voler son prénom
dans cette main droite
ouverte au moment propice à l’amour
et du vent souffle
de son haleine brûlante
je garde moi, morsures et douces empreintes
d’une bouche ornée
d’une dentition irrégulière
massacrante et bénite.
L’homme lâche sa semence
aussitôt me brise la nuque
un vrai guerrier, je vous le dit.
une parole délivrée enfin de l’ancestrale peur
d’être repoussée encore et encore
hors du giron du père aimé
absent, autoritaire
que j’ai reconnu en toute crainte
comme étant le bourreau
qui embrasse la bouche du condamné
avant de lâcher sa hache
je garde intacte la pose le cou tendu vers la lame je deviens le cadavre offert à tous en place de grève les fleuves coulent, lavent les pieds des pèlerins les croyants murmurent leurs secrets en fin avoués je lave tout à grands seaux d’eau et je frotte je frotte jusqu’à ce que la peau imprime cette volonté j’efface les petites morts qui ont coulé sur mes cuisses et vous ont béni de chaudes baptêmes de prières languissantes(... ).
LM, 2004.
" froid comme deux mains sous la neige"
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