lundi 5 septembre 2011

Cartas de amor de Pedro e Inez





Cartas de amor de Pedro e Inez
Troisième lettre:

Sitôt le matin levé je regarde le fleuve.

Il porte la pourriture des feuilles

comme une parure un ornement.

Etincelant et brusque miroir

toujours à me parler de vous.

Dieu que je suis triste de votre tristesse

quand les jours se battent avec mes nuits !

Etrange guerre que je vis ici dans ce lieu de paix si sûre.

Elle gratte à ma porte comme une bête assoiffée de sang.

Ah, que suis lasse de cette immobilité

qui m’enracine à ma peine.

Je vous parle sans cesse mais l’écho court

moins vite que votre cheval,

sinon monseigneur, vous auriez pu écouter

enfin cette malheureuse qui vous pleure.

Ai Mondego, suis-le mon prince père heureux mais si absent,

quand finira-t-il de chasser

Insouciant du danger que j’encours d’être ainsi ,

corps offert aux chiens du Roi ?!!!

Inez, Paris, Juin 1997

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